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"UN PEU D'HISTOIRE" LES CHRONIQUES DE "NICE MATIN" D'EDMOND ROSSI

LA VENUE DU PREMIER TRAIN A SAINT LAURENT

LA VENUE DU PREMIER TRAIN A SAINT LAURENT

1864, L’ARRIVEE DU CHEMIN DE FER A SAINT LAURENT

« Je veux que Nice n'ait jamais à se repentir de l'annexion ". Cette petite phrase de Napoléon III en visite à Nice en septembre 1860 préfigure les efforts consentis par l'administration française aux nouveaux territoires. Parmi eux, la liaison ferroviaire avec le reste de la nouvelle " Patrie ", décidée dès août 1860 par décret impérial.
Si, avant l’Annexion, le rail atteignait Toulon, ce n'est qu'en avril 1863 qu'il entre en gare de Cagnes.
Après l'annexion du Comté de Nice à la France en 1860, un vrai pont en pierres et en fer fut construit pour permettre le passage de la route et de la première voie ferrée. Le 18 août 1864 passaient la première locomotive et, le 28 septembre, le premier train allant vers Nice. Le trafic normal commença le 12 octobre. Le nouveau pont était situé en aval de Saint-Laurent, dans ce quartier qui prit le nom de « la Gare » et que traverse l'actuelle voie ferrée. La station de chemin de fer s'appelait « Le Var ». Le pont en bois situé en face du village était toujours utilisé pour les piétons et les charrettes. Restauré en 1865, il fut définitivement démoli en 1869.
La question s’est posée de la mise à l’écart du bourg de Saint Laurent par rapport à la voie ferrée et au nouveau pont. En effet les ponts antérieurs s’ouvraient sur le fleuve face au village qui concentrait l’intéressante activité liée au trafic du passage. L’origine de cet éloignement tiendrait au refus des laurentins d’accepter les nuisances liées à l’implantation de la voie ferrée. Les ouvriers du chantier auraient maraudé les figues des arbres causant un lourd préjudice mettant en cause la récolte des fruits !
Après la construction d'un pont de 326 mètres de long franchissant l'ancienne frontière du Var, le train rejoint officiellement Nice. Pour l'accueillir, une nouvelle gare a été construite, les travaux conduits par le baron Haussmann ayant débuté en même temps que ceux pour le nouveau pont du Var. Le 26 septembre, le convoi ferroviaire entre en gare de Nice, et quelques jours plus tard, c'est l'inauguration officielle en présence de l'empereur Napoléon III.
Voici un extrait du guide Diamant de 1882 présentant l’audacieux ouvrage dressé sur le fleuve :
« Après Cagnes, le chemin de fer parcourt, dans la direction de l’Est, une campagne toute plantée d’oliviers, puis franchit le Var sur un magnifique pont-viaduc ( 6 arches, ayant chacune 55 mètres d’ouverture) dont les piles ont été fondées dans le sable, à 9 mètres de profondeur, par le procédé des cloches à air comprimé. Les travées en fer s’élèvent de 10 mètres 50 au-dessus de l’étiage. On a laissé à l’une des culées une large échancrure pour le passage de la route d’endiguement. La route de terre passe également sur le pont-viaduc. »